Bougival août 1993
Ginette Lottin a quitté ce bas monde samedi 20 mars, foudroyée à son domicile par une crise cardiaque. Elle avait 78 ans.
Ceux qui la connaissaient auront certainement une pensé émue pour elle et Claude son époux qui est décédé depuis bien longtemps déjà . Nous lui avions promis d'aller la voir ce printemps, au Mans. Elle se réjouissait de notre visite .
La vie est ainsi faite.
Tourgueneff août 1993, Matthieu, photographe

Bougival octobre 1987

Champagné (maison de campagne en Sarthe)
octobre 1983

ça nous rajeunit !
Lettre d'Epicure à Ménécée,
Maintenant habitue-toi à la pensée que la mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absence de sensation. Par conséquent, si l'on considère avec justesse que la mort n'est rien pour nous, l'on pourra jouir de sa vie mortelle. On cessera de l'augmenter d'un temps infini et l'on supprimera le regret de n'être pas éternel. Car il ne reste plus rien d'affreux dans la vie quand on a parfaitement compris qu'il n'y a pas d'affres après cette vie. Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu'elle serait un événement pénible, mais parce qu'on tremble en l'attendant. De fait, cette douleur, qui n'existe pas quand on meurt, est crainte lors de cette inutile attente !
Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons la mort n'est pas là et lorsque la mort est là nous n'existons pas. Donc la mort n'est rien pour ceux qui sont en vie, puisqu'elle n'a pas d'existence pour eux, et elle n'est rien pour les morts, puisqu'ils n'existent plus. Mais la plupart des gens tantôt fuient la mort comme le pire des maux et tantôt l'appellent comme la fin des maux. Le philosophe ne craint pas l'inexistence, car l'existence n'a rien à voir avec l'inexistence, et puis l'inexistence n'est pas un méfait.